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Comprendre et combattre la polycrise
Comprendre la crise écologique | Résumé pour les décideurs
| Pour combattre la polycrise, gouverner avec les limites planétaires et renouer avec l’art du récit démocratique
Succession des années les plus chaudes jamais enregistrées, hausse exponentielle du coût des catastrophes naturelles, présence de multiples pollutions dans l’eau ou encore dans les nuages, les signaux de la crise écologique se multiplient partout sur la planète.
Pourtant, dix ans après l’Accord de Paris, les promesses d’une transition ordonnée s’effritent. Le déni progresse, et les retours en arrière législatifs se multiplient, alimentés par les forces politiques, médiatiques et économiques qui défendent le statu quo.
La crise écologique est au coeur de la polycrise. Elle révèle l’épuisement d’un modèle de croissance infinie ignorant les limites planétaires et boostée par une mondialisation qui a accru les interdépendances sans créer de gouvernance des biens publics mondiaux.
De même, les crises géopolitique et politique amplifient la crise écologique. La montée des populismes s’appuie sur une critique de la science, déforme les faits, attise les peurs, alimente des intérêts particuliers et in fine produit du conflit social. Les institutions, conçues pour la stabilité, peinent à piloter le changement et son appropriation. La défiance qui en résulte affaiblit la capacité collective à délibérer.
Pour faire converger transition écologique et justice environnementale, la mutation nécessaire dépasse le solutionnisme technique : elle exige une refondation politique autour d’un nouveau contrat social écologique pour résoudre les multiples contradictions de notre époque et faciliter une appropriation citoyenne de la transformation.
L’Europe et la France doivent au préalable reconnaître une évidence : on ne déroge pas à la réalité climatique, elle s’impose, qu’on la nie ou qu’on la diffère. Gouverner, désormais, c’est arbitrer dans les limites planétaires.
Ce contrat doit s’articuler autour de trois piliers : la connaissance scientifique, la justice sociale et la responsabilité intergénérationnelle. Il s’agit de passer d’un modèle de croissance à un modèle régénératif construit sur des compromis nouveaux entre générations, territoires, et secteurs économiques. Doublement endettée – financièrement et écologiquement – la jeunesse doit redevenir le moteur du projet collectif.
Ce contrat nécessite une gouvernance à deux niveaux articulant planification macroscopique et transformation mésoscopique. Il doit faire l’objet d’une planification à haut niveau et d’une mise en œuvre au plus proche du terrain en tenant compte des contextes locaux.
Au niveau international, un multilatéralisme renouvelé est indispensable pour bâtir une nouvelle concorde internationale, fondée sur des équilibres sociaux et économiques durables. L’Europe doit inscrire la souveraineté écologique au cœur de sa diplomatie et de ses échanges. Cette Europe de la responsabilité doit concilier exemplarité et protection. Elle doit redevenir un acteur normatif capable d’inspirer, plutôt que de subir.
Mais aucune transformation systémique n’adviendra sans récits. La transformation écologique souffre d’un déficit d’imaginaire, enfermée dans un langage technocratique qui crispe et divise plutôt que d’émouvoir ou de mobiliser. Il faut réenchanter la transition, la raconter comme un projet de civilisation, non comme une somme de contraintes.
Les forces créatives existent : territoires pionniers, entreprises engagées, initiatives citoyennes, artistes. Elles dessinent déjà le visage d’une Europe agissante, du local au global. Elles montrent que la résilience peut être désirable si elle s’incarne localement.
L’Europe possède les atouts de sa renaissance : une culture de la raison, une densité institutionnelle, un tissu social encore robuste et une communauté scientifique d’excellence.
Refonder l’Europe ne consiste pas à revenir en arrière ni à accélérer sur la même trajectoire mais à changer de paradigme : passer d’une puissance extractive à une puissance régénérative, d’une économie d’accumulation à une économie de résilience. La crise écologique offre une opportunité historique de réinventer notre modernité. Faire de la transition un levier de puissance, non une contrainte, est le seul moyen d’éviter l’éclatement social et de rendre encore plus désirable l’idée d’Europe.
pourquoi la crise écologique est-elle un crise systémique ?
La crise écologique est devenue le miroir d’un désordre global. Elle mêle effondrement climatique, tensions géopolitiques et fractures sociales dans une même dérive systémique.
En niant les limites planétaires, nos économies ont attisé les rivalités pour les ressources. Les tensions pour l’accès à l’eau, à l’énergie et aux terres rares redessinent les rapports de puissance et alimentent une instabilité mondiale sans précédent. Les États, prisonniers d’une dépendance énergétique et financière, voient leur souveraineté s’éroder.
Ce désordre écologique agit comme un révélateur : celui d’un système incapable d’intégrer le réel dans ses décisions. Ce n’est plus seulement la nature qu’il faut protéger, mais la possibilité même de la gouverner.
Répondre à cette crise exige une refondation stratégique : repenser nos infrastructures, nos alliances et nos imaginaires. La transition écologique n’est pas un projet environnemental, c’est un projet de civilisation.➜ Lire la vue d'ensemble
quelle rôle joue la crise écologique dans la polycrise ?
La crise écologique est plus qu'une composante de la polycrise, elle en est l’horizon.
Elle alimente les tensions géopolitiques, accentue les fragilités économiques et met à l’épreuve la légitimité politique des démocraties.
Par son effet d’emballement global, elle transforme chaque crise sectorielle en symptôme d’un même dérèglement systémique.➜ Lire la section 0
Comprendre la crise écologique
Hologramme de la polycrise
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