• | Accueil
  • | Nos activités 
    • • Nos jeunes leaders
    • • Nos événements
    • • Nos publications
  • | Nos actualités
  • Polycrise 
    • 31/10 - Colloque au Sénat
  • | À propos 
    • • Notre mission
    • • Notre gouvernance
    • • Nos experts
    • • Nos partenaires
  • …  
    • | Accueil
    • | Nos activités 
      • • Nos jeunes leaders
      • • Nos événements
      • • Nos publications
    • | Nos actualités
    • Polycrise 
      • 31/10 - Colloque au Sénat
    • | À propos 
      • • Notre mission
      • • Notre gouvernance
      • • Nos experts
      • • Nos partenaires
Polycrise | Le colloque
  • | Accueil
  • | Nos activités 
    • • Nos jeunes leaders
    • • Nos événements
    • • Nos publications
  • | Nos actualités
  • Polycrise 
    • 31/10 - Colloque au Sénat
  • | À propos 
    • • Notre mission
    • • Notre gouvernance
    • • Nos experts
    • • Nos partenaires
  • …  
    • | Accueil
    • | Nos activités 
      • • Nos jeunes leaders
      • • Nos événements
      • • Nos publications
    • | Nos actualités
    • Polycrise 
      • 31/10 - Colloque au Sénat
    • | À propos 
      • • Notre mission
      • • Notre gouvernance
      • • Nos experts
      • • Nos partenaires
Polycrise | Le colloque

« L’instabilité financière est tout à la fois le symptôme ignoré et moteur sous-estimé de la polycrise » signale Ludovic SUBRAN

· Polycrise,crise économique

Ludovic Subran, chef économiste du groupe Allianz,alerte sur un impensé stratégique : l’instabilité financière, élément central, véritable nœud critique de la polycrise. Sous l’effet combiné des catastrophes naturelles, de l’endettement privé, des bulles systémiques et de la désensibilisation cognitive au risque, l’économie financière sera un canal de propagation et d’amplification de la polycrise. Le risque est celui d’un emballement silencieux, où l’assurabilité des actifs s’effondre et les inégalités explosent. Face à la saturation des dettes publiques et à l’inertie institutionnelle, l’Europe est à la croisée des chemins : investir en commun dans la transition et la défense, ou subir une fragmentation financière et sociale irréversible.

Section image

Comment la polycrise -géopolitique, écologique, économique et politique- agit-elle sur la stabilité financière ?

Le dérèglement climatique va tester les limites du capitalisme via l’accumulation des catastrophes naturelles, dont le potentiel de déstabilisation est significatif. Les Etats Unis sont un cas d’école avec des zones entières désormais non-assurables, à l’instar de la Floride. La multiplication des zones non-assurables entraînée par l’augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles, pourrait avoir un effet de contagion sur l’économie mondiale, via l’augmentation du risque des crédits immobiliers au bilan des banques commerciales.

Section image

Je vois également un facteur de risque de crise financière dans l’augmentation du niveau d’endettement des entreprises. Le cumul d’un fort endettement des entreprises et de crédits immobiliers adossés à des biens potentiellement non-assurés renchérit le risque de non-remboursements massifs.

Section image

Pour revenir au modèle économique des assureurs dans un contexte de systématisation du risque climatique, je pense qu’il faut davantage d’incitations à la prévention de la part de la puissance publique, ainsi qu’une responsabilisation accrue des individus (en désincitant par exemple à l’installation dans des zones inondables, à haut risque de submersion…).

Les risques pesant sur la stabilité financière viennent de bulles ou de dépendances économiques excessives : on peut citer la bulle du dollar, en cours d’érosion avec la perte progressive de son statut de valeur refuge, ainsi que le risque d’une interruption brutale de l’approvisionnement en biens électroniques si Taiwan était envahie. Les entreprises et institutions font preuve d’une forme de cécité et d’inertie face à ces changements.

Section image

D’autant plus que s’ajoute désormais à l’équation le nécessaire effort de financement de la défense, qui implique une augmentation des dépenses publiques et privées dans ce domaine. Or les marges de manœuvre budgétaire sont quasiment nulles pour augmenter nos dépenses publiques de défense. Il ne semble pas réaliste d’augmenter notre niveau d’endettement pour financer l’effort de réarmement, ce qui implique que ces dépenses devraient venir en substitution à d’autres dépenses dans les services publiques, ou de redistribution. On observe que les pays qui connaissent actuellement une économie de guerre, tel Israël, ont dû sacrifier leurs infrastructures sociales. Une des seules voies serait d’émettre des Eurobonds pour financer le réarmement au niveau européen.

Section image

Symptôme et catalyseur de la polycrise, l’instabilité financière correspond également à une évolution du rapport économique au risque. Qu’en-est il ?

La multiplication des risques et leur caractère de plus en plus systémique provoquent selon moi une forme de désensibilisation des acteurs au risque, ces derniers étant de plus en plus pris en charge par la collectivité. En témoigne la politique du quoi qu’il en coûte qui a conduite pendant la crise covid, le sauvetage de banques systémiques, comme récemment la Silicon Valley Bank.

Je vois deux explications à l’inertie collective face aux risques émergents : un premier est cognitif, et relève d’une forme de déni lié à une saturation cognitive face à un discours anxiogène omniprésent. Le second est social et organisationnel. Il se matérialise par une tendance à vouloir multiplier les sources d’information et d’analyse prenant parfois le pas sur la prise de décision, et une défiance accrue envers les institutions et les experts, le troisième est économique, avec une habitude croissante des acteurs à la socialisation des pertes.

Section image

Par ailleurs, ce régime de crise permanente a pour effet d’accroître les inégalités et les fractures sociales : les différentes crises (Ukraine,Covid…) se soldent in fine par de l’inflation, et une baisse des dépenses sociales qui pénalisent les plus fragiles. Le mode de gestion des crises, qui peuvent théoriquement niveler les inégalités (dans le cas des guerres mondiales par exemple), a plutôt pour effet d’augmenter les inégalités.

Dans ce contexte macro-économique et financier, comment analyser l’évolution de l’Europe par rapport aux Etats-Unis ?

Entre les Etats-Unis et l’Europe, je vois un fossé se former. C’est un fossé politique et social que nous ne pourrons pas combler. Il tient à la montée outre-atlantique du techno-libertarisme. C’est une lame de fond qui pourrait très bien survivre à l’ère Trump. Avec l’irruption de technologies comme l’IA, qui ont un effet de dislocation sur le corps social, se pose la question de la pérennité de nos institutions, fondées sur le principe d’inclusion. De ce point de vue, les réflexions d'Acemoglu sur une IA plus humaniste, appelant à la création de syndicats de consommateurs de données sont éclairantes. Nous devons regarder attentivement ces évolutions techno-libertaires aux Etats Unis, précisément pour prendre le chemin inverse en Europe.

Au plan économique, le décrochage de l’Europe par rapport aux Etats-Unis ne semble pas irrémédiable : la recette de la croissance américaine peut se résumer à l’impulsion fiscale et budgétaire d’une part (Inflation Reduction Act par exemple), et au niveau élevé de migrants en âge de travailler. Ces recettes macroéconomiques sont applicables à l’Europe. On l’observe en Espagne : la croissance de ce pays s’explique en partie par le niveau élevé d’immigration. Idem en Italie, pays qui a largement bénéficié des effets du programme de relance post-covid « Next Generation EU ».

Section image

Quelques années après un tel plan de relance paneuropéen, l’Europe est-elle encore capable d’investir pour répondre d’un seul tenant à tous les pans de la polycrise ?

L’Europe manque de capacité d’action et souffre d’une approche très fragmentée des sujets. Nos intérêts ne sont pas suffisamment alignés en matière énergétique et de défense ce qui implique de repenser la gouvernance des institutions européennes pour traiter ces enjeux à l’échelle européenne, la plus pertinente pour traiter ces questions. L’émission d’Eurobonds pour financer en même temps la transition énergétique et le réarmement européen serait une solution.

Section image

À la dimension financière, il faut ajouter un autre élément majeur : la promotion du capital humain et le financement de la recherche. Notre débat public est très faible sur ces questions qui sont pourtant d’une importance capitale à long terme.

Enfin, les citoyens européens eux-mêmes ne sont pas suffisamment impliqués dans ces débats sur les politiques publiques européennes. En fait, nous manquons d’un espace public européen.

Cet entretien s'inscrit dans le cadre de l'étude prospective sur la polycrise réalisée par l'Institut Open Diplomacy. Inscrit dans le chapitre dédié à la crise écologique, il a été réalisé par Xavier TIMBEAU et Élisa FAMERY, Senior Fellows de l'Institut Open Diplomacy. 


Billet précédent
« Les menaces géopolitiques qui pèsent sur les n...
Billet suivant
« Malgré la brutalisation du monde, nous...
 Revenir au site
Photo de profil
Annuler
Utilisation des cookies
Nous utilisons des cookies pour améliorer l'expérience de navigation, la sécurité et la collecte de données. En acceptant, vous consentez à l'utilisation de cookies à des fins publicitaires et d'analyse. Vous pouvez modifier vos paramètres de cookies à tout moment. En savoir plus
Accepter tout
Paramètres
Refuser Tout
Paramètres des Cookies
Cookies nécessaires
Ces cookies sont destinés pour des fonctionnalités de base telles que la sécurité, la gestion du réseau et l'accessibilité. Ces cookies ne peuvent pas être désactivés.
Cookies pour les statistiques
Ces cookies nous aident à mieux comprendre comment les visiteurs interagissent avec notre site web et nous aident à découvrir les erreurs de navigation.
Préférence pour les Cookies
Ces cookies permettent au site web de se souvenir des choix que vous avez faits afin de fournir une fonctionnalité et une personnalisation améliorées.
Enregistrer