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JEUNES LEADERS
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Océans : des espaces au reflet de la polycrise

Bastien Beauducel, Fellow à l'Institut Open Diplomacy

· Environnement,Gouvernance mondiale,Climat

Seulement 17% des indicateurs des objectifs du développement durable (ODD) sont en voie d'être atteints selon le Sustainable Development Goals Report publié par l'Organisation des Nations Unies en juin 2024. Concernant l'ODD 14, relatif aux ressources océaniques et marines, seuls 10% des indicateurs progressent conformément aux objectifs alors qu’à l’inverse près de 40% des indicateurs régressent. L’ODD 14 présente avec l’ODD 2 (éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire) la situation la plus critique. Les milieux marins sont au cœur de la polycrise. Ils subissent les conséquences des activités humaines, mettant en péril les services qu’ils rendent à la nature et à l’humanité. De même, bien que présentée comme une priorité stratégique, la préservation des milieux marins n’est pas pleinement mise en œuvre. Au-delà d’une baisse des émissions de gaz à effet de serre, l’approfondissement de la protection des milieux marins passe par des moyens plus importants pour protéger les aires marines protégées et des accords internationaux sur la pollution plastique, le fret maritime ou l’exploitation des fonds marins.

L’océan est “un trésor, un capital naturel dont on n’a pas encore pris la mesure”

Les milieux marins, qui occupent 71 % de la surface du globe, sont indispensables à la vie et ont des fonctions fondamentales pour l’environnement.

3 milliards de personnes dépendent directement de l'océan pour survivre et 10 % de la population mondiale, principalement dans les pays en développement, dépendent des activités liées aux ressources halieutiques.

Plus globalement, les milieux marins fournissent des ressources halieutiques pour la consommation humaine de produits de la mer passée, entre 1960 et 2018, de 9 à 20 kilos par personne.

En outre, l’océan est un régulateur climatique. Les milieux marins sont le principal puits de carbone. Ils limitent l’effet de serre de l’atmosphère terrestre en captant environ un tiers du carbone généré par les activités humaines (25 % pour les forêts). Ils absorbent également 90 % de la chaleur additionnelle résultant de l'augmentation de l'effet de serre depuis le début de la révolution industrielle soit l’énergie libérée par 25 milliards de bombes nucléaires A.

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Des milieux surexploités et fragilisés par le dérègle;ent cli;atique réduisant les services écosystémiques

Les activités humaines dans les milieux marins dégradent l’environnement en surexploitant les ressources ou en rejetant des polluants. Selon l’OCDE, la mer a représenté entre 1995 et 2020 entre 3 % et 4 % de la valeur ajoutée brute mondiale. Plus de la moitié des océans de la planète font l’objet d’une exploitation industrielle sur une superficie quatre fois supérieure à celle de l’agriculture. Les activités humaines dégradent la faune marine notamment en détériorant les récifs coralliens dont le rôle est crucial pour la résilience des écosystèmes littoraux et côtiers (84 % des coraux sont affectés par le phénomène de blanchissement) ou en surexploitant les stocks halieutiques (un tiers des stocks halieutiques sont surexploités alors qu’ils étaient moins de 10% en 1974). Ainsi, au niveau mondial, la quantité de plastique dans les océans est estimée entre 75 et 199 millions de tonnes.

Plus globalement, l’augmentation du niveau de gaz à effet de serre dans l’océan entraîne une acidification de ce dernier affectant la biodiversité marine (+ 26 % dans la plupart des espaces du globe). Ce phénomène modifie l’équilibre chimique des milieux marins, rendant plus difficile la constitution du phytoplancton à la base de la chaîne alimentaire marine et menaçant les coraux.

La biodiversité marine souffre aussi de l’augmentation de la température des eaux. Depuis février 2012, la température de l'océan est constamment au-dessus de la moyenne augmentant les risques submersions des zones côtières. Les mers de l'Union européenne se réchauffent à un rythme supérieur à la moyenne mondiale.

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Une protection des milieux marins très insuffisantes

Les conséquences des activités humaines sont mal documentées et font l’objet d’une action politique insuffisante.

La faiblesse d’actions concrètes pour le développement d'aires marines protégées, associée à un manque de planification effective de l'espace marin, compromet la préservation durable des écosystèmes marins.

En mai 2024, il y avait 18 200 aires marines protégées et 199 aires marines avec des mesures de conservation, couvrant environ 29 millions de m2 soit 8,12 % de l’océan. Alors que la superficie des aires marines protégées augmente beaucoup moins vite depuis 2015, nous sommes loin de la cible de 10 % fixée par l’ODD 14 et encore plus des 30 % fixés dans le cadre mondial de la biodiversité Kunming-Montreal adopté lors de la COP biodiversité de 2022 (30 by 30).

De plus, le traité international pour la protection de la haute mer et de la biodiversité (BBNJ) prévoyant, en autres, la mise en place d’aires marines protégées dans les eaux internationales n’est pas encore entré en vigueur faute de ratification suffisante (60 pays minimum).

Par ailleurs, cette notion a une définition variable créant différents niveaux de protection et atténuant son effectivité. Des activités néfastes pour l’environnement sont autorisées dans ces zones protégées comme le chalutage de fond (qui endommage les fonds marins) ou encore la destruction des habitats côtiers par des activités d’aquaculture responsables de la disparition de plus de 35 % des mangroves.

En France, si, officiellement, plus de 23 % des eaux françaises ont le statut d’Aires Marines protégées, 1,7 % bénéficient d’une protection forte (principalement dans les DROM-COM).

Les ambitions internationales en matière d’aires marines nécessitent des moyens techniques et institutionnels s’accompagnant de moyens de répression en cas de non-respect de ces zones.

Les États ne sont toujours pas parvenus à un consensus pour limiter la pollution plastique. Les dernières négociations à Busan (25 novembre-1er décembre 2024), dans le cadre de la résolution de l’ONU de 2022 afin de négocier un traité mondial de lutte contre la pollution plastique, n’ont pas permis d’obtenir un accord. Des divergences sont apparues entre des pays, comme la Russie et l’Iran, qui souhaitent un accord plus restreint, focalisé sur les questions de recyclage, sans mesures contraignantes et d’autres pays comme la France et de nombreux pays d’Amérique latine et du continent africain qui veulent négocier, conformément à la résolution de l’ONU, un accord sur l’ensemble du cycle de vie du plastique (adoptant des objectifs quantitatifs de réduction de la production de plastique primaire). Or, “Nous ne sortirons pas de la crise de la pollution plastique en recyclant.” En effet, environ 89 % des déchets plastiques trouvés au fond des océans sont des articles à usage unique.

Enfin, le transport maritime est aussi un enjeu insuffisamment pris en compte. Il représente entre 2 % et 3 % des émissions mondiales et échappe en partie aux réglementations étatiques et internationales, comme les accords de Paris de 2015. Bien que l’Organisation Maritime Internationale (OMI), institution spécialisée de l’ONU fixant des objectifs pour ce secteur, ait approuvé la réglementation “zéro émission nette” pour les navires représentant plus de 85 % des émissions totales de CO2 en avril 2025, celle-ci présente le risque d’un contournement par des mécanismes de compensation. L’OMI prévoit un doublement des flux de fret maritime d’ici 2050. Ainsi, les mesures adoptées ne réduiraient que de 10 % les émissions absolues d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2008, bien loin des objectifs de l’OMI “d’au moins 20 %” et de “viser 30 %”. Pour réduire effectivement les émissions de ce secteur, des accords internationaux sur la réduction des flux de marchandises couplée à une réduction de la vitesse des navires et à l’amélioration de l’hydrodynamisme sont nécessaires.

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Des menaces émergentes affectant les milieux marins qu’il faut arrêter

Au-delà des menaces actuelles, les milieux marins font face à des menaces émergentes du fait de l’appétit des puissances mondiales pour les métaux rares nécessaires aux transitions énergétique et numérique présent dans les fonds marins dans les eaux internationales.

Dans cette zone, administrée par l’autorité internationale des fonds marins, (AIFM) des campagnes d’exploration sont en cours Certains pays veulent favoriser l’exploitation (Chine, Nauru) et donc favoriser le code minier quand d’autres souhaitent un moratoire ou même une interdiction à l’instar de la France et de 31 autres pays afin d’acquérir de plus ample connaissance sur l’impact environnemental.

L’exploitation des fonds marins pose un nouveau risque pour la biodiversité. Les premières exploitations menées dans les eaux territoriales du Japon ont conduit à une baisse de plus de moitié de la biodiversité dans la zone un an après l’arrêt de l’opération. De même, l’exploitation des fonds marins pourrait libérer le carbone capté par ces milieux dont les caractéristiques sont encore peu connues.

Au vu des risques et de l’absence de connaissances scientifiques suffisantes, un moratoire sur l’exploitation des grands fonds marins est une nécessité.

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Les Océans sont au croisement des crises composant la polycrise. La protection des milieux marins, qui passe par la résorption de la crise environnementale, est fondamentale pour atténuer et s’adapter aux conséquences actuelles de cette crise mais aussi améliorer les conditions de vie des habitants des zones côtières. Au-delà des actions globales pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, la protection des milieux marins nécessite également une résolution de la crise géopolitique. Une plus grande coopération internationale est nécessaire. Elle passe des accords ambitieux sur des moyens techniques et institutionnels accompagnés de moyens de répression pour les aires marines protégées, la limitation de la pollution plastique ou encore la réduction des émissions du fret maritime. Elle requiert également une préservation de la diversité des fonds marins. Ces enjeux seront au cœur des négociations à Nice du 9 au 13 juin prochain lors de la troisième conférence des Nations-Unies sur l’Océan.

Les propos tenus dans cet article n'engagent pas la responsabilité de l'Institut Open Diplomacy mais uniquement celle de leurs auteurs.

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