« #Palestine will NEVER cease to exist »[1] ! Le 25 juillet 2016, la Palestine aurait disparu de la carte en ligne Google Maps : dans la semaine qui a suivi, un collectif de journalistes palestiniens a publié un communiqué qualifiant cette disparition de « crime » et de « falsification de l’histoire et de la géographie », et exigeant des « excuses »[2] de la part du géant américain. A ce moment-là, sur Google Maps, les Territoires palestiniens, la Cisjordanie et Gaza, étaient définis par un tracé en pointillé délimitant la « ligne verte » de 1967. Mais seul « Israël » était bien indiqué sur la carte consultable par tout internaute : une grande vague d’indignation[3] s’en est suivie sur les réseaux sociaux. Un groupe Facebook « Put Palestine on Google Maps »[4] demande ainsi le retour de la Palestine sur Google, tandis que plus de 336 000 personnes ont signé la pétition créée par le même groupe[5]. Sur Twitter, le hashtag « #PalestineIsHere » est devenu le porte-drapeau de l’indignation.
A ne considérer que cette polémique, on pourrait penser que Google aurait délibérément effacé la Palestine des cartes. En réalité, la Palestine n’a jamais véritablement existé sur Google Maps : les Territoires palestiniens étaient définis par les termes « Gaza » et « Cisjordanie » sur la carte. Face à la polémique, Google a donc réagi : « we discovered a bug that removed the labels for ‘West Bank’ and ‘Gaza Strip’. We’re working quickly to bring these labels back to the area »[6]. Les termes Cisjordanie et Gaza ont effectivement été rétablis dans les jours qui ont suivi.
Cette polémique témoigne de l’émergence d’un espace de revendications sur Internet pour les Palestiniens, et plus généralement pour l’ensemble des activistes de la cause palestinienne. Avant de se pencher sur les enjeux de la « Palestine 2.0 », il faut donc comprendre les revendications territoriales qui s’opposent en Israël et sur les Territoires palestiniens, et de quelle manière le Web relaie un tel type de conflits territoriaux...
[1] « #Palestine is here », Twitter, consulté le 5 septembre 2016 [en ligne], URL : https://twitter.com/hashtag/palestineishere.
[2] SENECAT Adrien, « La Palestine rayée de Google Maps ? Pas vraiment », Le Monde, le 10 août 2016, consulté le 5 septembre 2016 [en ligne], URL : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/08/10/la-palestine-rayee-de-google-maps-pas-vraiment_4980902_4355770.html
[3] « Territoires palestiniens : Google Maps, ou l’art de jongler entre les conflits », RFI, le 15 août 2016, consulté le 5 septembre 2016 [en ligne], URL : http://www.rfi.fr/moyen-orient/20160815-territoires-palestiniens-google-maps-conflits-territoriaux-palestine-crimee
[4] « GOOGLE: Put Palestine on your maps! », Facebook, consulté le 5 septembre 2016 [en ligne], URL :
https://www.facebook.com/groups/1694829384126063/
[5] Id.
[6] DANDASHI Dahlia, « Palestine is not labeled on Google Maps, and despite internet anger, that is not a mistake », The Daily Dot, le 10 août 2016, consulté le 5 septembre 2016 [en ligne], URL: http://www.dailydot.com/layer8/palestine-not-found-on-google-maps/
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