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En amont du G7 italien, le Y7 de Rome défend ses propositions
7 Juin 2024 | Le sommet du Y7, groupe officiel d’engagement du G7 dédié à la jeunesse, s’est achevé à Rome ce 24 mai. A la veille du G7 sous présidence italienne qui se tiendra du 13 au 15 juin dans les Pouilles, les jeunes délégués adressent leurs propositions aux chefs d’États et de gouvernement pour faire face aux défis du XXIème siècle.
La délégation française au Y7, menée par Angel PRIETO et composée de Éléonore TERVILLE, Bastien BEAUDUCEL et Tom JOUVET s’est rendue à Rome du 20 au 24 mai. Le sommet Y7 est le point d’orgue de plusieurs mois de travail intense en amont du G7. En amont des négociations du Y7, de nombreux échanges avec des experts et avec des représentants de la société civile ont été conduits.
Le communiqué final du Y7 adressé au G7 comprend de nombreuses propositions concrètes et ambitieuses. Elles visent à affronter des défis qui vont de l’urgence écologique à la révolution numérique en passant par la crise de nos démocraties et l’explosion des inégalités.
➜ Lire le communiqué final du Y7 2024 de Rome
Sous l'impulsion entre autres de la délégation française, les délégués du Y7 2024 ont consacré une déclaration introductive à la situation géopolitique internationale. Ils soulignent que les propositions formulées dans le communiqué ne pourront pas être pleinement mises en oeuvre dans un monde où des conflits ouverts sont en cours “nous déplorons vivement les morts de jeunes individus et les conséquences des conflits armés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique latine [...] nous appelons les dirigeants du G7 à s'attaquer aux causes profondes des conflits armés, notamment la discrimination, la pauvreté et les différends religieux, ethnolinguistiques et territoriaux”
Pour lutter contre les crises environnementales, la délégation française emmenée par Angel PRIETO a défendu une position ambitieuse sur la réforme du système financier international et la redirection des financements des énergies fossiles vers la décarbonation et la protection de la biodiversité. “Nous sommes inquiets face à la triple crise environnementale du dérèglement climatique, de l’effondrement de la biodiversité et de l’épuisement des ressources, mais cette situation n’est pas une fatalité. Nous appelons les leaders du G7 à mettre en place, dès 2025, une taxation commune des grandes fortunes et des profits liés aux énergies fossiles, des critères d'écoconditionnalité dans tous les financements publics et à s’engager sur la fin des subventions aux énergies fossiles. Les capacités de financement qui en résulteront permettront d’accompagner la rénovation des logements, l’électrification du parc ou encore la décarbonation de l’industrie dans nos pays, et d’accroître à 1% du PIB la contribution des nations du G7 aux fonds pour le climat à destination des pays en développement.”.
La délégation française a également rappelé la nécessité de financer les objectifs de l’agenda 2030 souffrant actuellement d’un déficit d’investissement de 4 200 milliards de dollars par la voix de Tom JOUVET. “À l'aube des transitions environnementales, numériques et démographiques, les Etats doivent accompagner les jeunes face aux défis liés à l’éducation, au bien-être au travail et à l'entrepreneuriat pour l’innovation de rupture et ainsi atteindre les objectifs de développement durable. Pour garantir une transition juste et réparative, il est essentiel que les pays du G7 approfondissent et élargissent leur coopération stratégique avec les pays à faible et moyens revenus par une augmentation des transferts de technologie, de l’aide au développement et l’établissement de programmes d’échanges pour les startups, PME et centres de recherche pour permettre un apprentissage mutuel et développer le Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète”.
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Dans le domaine de l’innovation, Éléonore TERVILLE a plaidé pour l’élargissement du Digital Service Act (DSA) au niveau mondial pour renforcer les droits des individus sur leurs données personnelles et leurs capacités à choisir le contenu qu’ils consomment sur les réseaux sociaux. “Les médias sociaux ne protègent pas les droits des utilisateurs numériques, en particulier ceux des jeunes, qui sont vulnérables à la désinformation, au cyberharcèlement et aux contenus préjudiciables. C’est pourquoi nous exhortons les dirigeants du G7 à définir des régimes de responsabilité et des réponses juridiques pour les plateformes refusant d'appliquer les recommandations du G7, notamment dans le cadre du DSA européen ; et à soutenir la recherche et mettre en œuvre de nouvelles conceptions de plateformes de médias sociaux, des algorithmes de recommandation plus transparents dirigés par le choix de l'utilisateur d’une part, et des systèmes de gestion des informations personnelles pour protéger les droits en matière de données d’autre part. »
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À l’heure où les jeunes ont le sentiment d'être laissés de côté -taux de chômage plus élevé que le reste de la population, participation politique plus faible-, Bastien BEAUDUCEL, délégué en charge des questions d'inclusion et d’égalité des chances, a notamment mis en avant des propositions visant à renforcer l’inclusion des populations et en particulier des jeunes dans la construction et le contrôle des politiques publiques par l’utilisation plus importante des outils de démocratie délibérative tels que les conventions citoyennes et à assurer à ces populations un accès aux biens de première nécessité “Les outils de démocratie délibérative accroissent la compréhension des problèmes publics par les citoyens et facilitent l’acceptation de la mise en œuvre de politiques publiques difficiles et contraignantes mais nécessaires pour affronter les enjeux de la triple transition - écologique, numérique et démographique - à laquelle nos sociétés font face”.
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“Bien que des différends aient émergés sur certains sujets entre les délégations, le Y7 s’est déroulé dans une ambiance constructive, chacun ayant démontré sa détermination à élaborer des propositions le plus ambitieuses possibles pour construire un monde plus durable et plus juste. Dans ce contexte, la délégation française a toujours eu à cœur de défendre des mesures à la hauteur des enjeux d’une part, et d’être un médiateur pour atteindre le consensus d’autre part. Nous pouvons être fiers du travail accompli, et appelons les dirigeants du G7 à faire preuve de courage pour mettre en œuvre ces recommandations !” déclare Angel PRIETO, chef de la délégation française au Y7.
Au retour du Y7, les Jeunes délégués, recrutés et formés par l’Institut Open Diplomacy en partenariat avec le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, vont entamer leur travail de plaidoyer auprès des autorités nationales et internationales.